

HAYDAR : Les couleurs de Ashoura
Achoura commémore le martyr de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, à la bataille de Karbala (Irak) en l'an 680. Cet événement est d'une grande importance pour les chiites et est marqué par des rituels de deuil, de recueillement et de solidarité.
Des rassemblements religieux ont lieu dans les mosquées et les lieux de culte, où les fidèles se retrouvent pour écouter des récitations de poèmes évoquant la tragédie de Karbala. Des pièces de théâtre sont également jouées pour rappeler les leçons de justice, de compassion et de résistance associées à cet événement.
En plus des rituels religieux, dans la ville de Nabatieh au Liban, Achoura implique les processions du tatbir. Habillés en blanc, les hommes s’entaillent le crâne préalablement rasé, puis frappent la plaie à l'aide d'un sabre ou de la main afin d'entretenir le saignement. La pratique du tatbir permet l'expression symbolique de leur douleur et leur empathie envers le martyr de l'imam Hussein.
"Haydar", est le surnom de l'Imam Hussein. Ce cri est prononcé en rythme juste avant que les participants ne se frappent la poitrine ou leurs crânes entaillés.
A Nabatieh, la commémoration d'Achoura dépasse les dimensions religieuses pour devenir une expression culturelle et sociale. Un profond lien communautaire se fait ressentir ainsi que des valeurs de dévouement et de solidarité.




Il est 6h30 du matin, la ville de Nabatieh se prépare à accueillir la commémoration de Achoura.
Plusieurs familles attendent que les premiers textes religieux soient lus, marquant le départ d'Achoura.




Armé du zangil, cet homme se prépare à l'autoflagelation.
En attendant les premiers instants de Achoura, les adeptes se préparent aux processions du tabtir.




Habillées en noir, les femmes sont nombreuses à pleurer et à se lamenter durant l'Ashoura.
Les femmes expriment leur deuil face aux récits du martyr Hussein.




Les enfants participent également au tatbir, parfois contre leur gré.
La procession du tatbir commence. Les hommes attendent de recevoir leurs entailles sur le crâne.




Un drap blanc est coupé en son centre. C'est la tenue officielle des adeptes de Achoura.
Après ses premiers entailles sur le crâne, il frappe sa tête avec sa main afin de faire couler le sang.


Il ne doit pas avoir plus de 5 ans. Une lame à la main, son regard traduit sa détermination à suivre l'exemple des plus anciens.




Certains armés de 2 sabres, le rouge domine sur le blanc.
Le sang coule sur les visages. La procession du tatbir atteint son paroxysme.




Les drapeaux de Achoura volent et dansent durant toute la procession.
Unis et solidaires, les adeptes chiites rendent hommage au martyr Hussein.




Le sabre levé dans un geste assuré. Les cris "Haydar" résonnent dans les rues de Nabatieh.
Les mains sur le coeur, c'est solennellement que les adeptes défilent, le visage ensanglanté.




Les enfants vivent Achoura avec autant d'intensité que les adultes.
C'est bien la procession du tatbir et la commémoration de Achoura qui fait sourire cet adolescent.




A l'apogée de la procession de tatbir, certains fatiguent et reprennent des forces auprès de La Croix- Rouges.
Les pieds nus, le sang goutte sur la place de la mosquée.
En assistant plusieurs heures à la commémoration de Achoura et plus particulièrement à la procession de tatbir, le sang coulant sur les tenues blanches n'évoque plus que de la peinture.
J'ai pu percevoir la solidarité des participants et la singularité de cette commémoration .
Mon immersion dans cet instant à laissé une empreinte profonde en moi. Cette expérience transcende mes propres barrières et me révèle un lien humain profondément poignant.